Expérience audiovisuelle – jusqu’où augmenter ?

Afin de sauver la télévision, il s’agit désormais de créer une expérience autour du visionnage. On ne consomme plus seulement des programmes, on vit des moments forts que l’on voudra partager sur Facebook, Twitter, Instagram. On participe à une communauté et on nous implique de plus en plus dans les programmes. La TV passe du visionnage au vécu. C’est dans cette dynamique que s’inscrivent les expériences de réalité augmentée. L’idée est de recréer le Futuroscope sur chaque canapé. Cela passe aujourd’hui par les lunettes diverses qui nous placent au cœur de l’action.

Or cette réalité augmentée n’affecte que la vision. D’une certaine manière passer du visionnage sur écran au visionnage en réalité augmentée est similaire au passage au “surround sound” où le son nous entoure de toutes parts. La prochaine étape serait donc d’affecter les sensations.  La stimulation des sens, comme le toucher stimulé par des fauteuils mouvants, ou l’odorat avec la diffusion de parfums, est une piste expérimentée dès les prémisses du cinéma et pour le moment cantonnée aux parcs d’attraction. Créer une telle ambiance dans le lieu de projection du film permettrait ainsi de se rapprocher de l’atmosphère du film, augmentant de la sorte l’immersion du spectateur.

On pourrait aller encore plus loin demain et stimuler directement nos neurones. La technologie existe. Les réactions physiologiques de l’acteur seraient transmises directement au spectateur. Dans une scène de danger, le rythme cardiaque du spectateur pourrait ainsi augmenter autant que celui du personnage d’une série ou d’un film. Le rouge monterait aux joues du spectateur avant un premier baiser du personnage à l’écran.

Cependant cela reviendrait à nier la puissance narrative des œuvres audiovisuelles. Si un film est bon, le spectateur s’identifiera au personnage et éprouvera des émotions durant le film… sans avoir besoin d’une stimulation physique artificielle. Hitchcock nous fait frissonner d’angoisse en ne stimulant que notre vue et notre ouïe. C’est ça la magie du cinéma. Il en va de même pour les retransmissions sportives. Un fan vibrera pour son équipe même s’il n’est pas dans le stade et même si ses neurones ne sont pas stimulés artificiellement. La frontière entre l’espace de diffusion et le lieu du spectacle se brouille, l’écran de la télévision disparaît, grâce à l’image, grâce au son.

Bonus :

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