Se mettre au défi de réaliser un grand format, nécessite un changement d’état d’esprit. Sur une page A4, la satisfaction d’avoir trouvé une combinaison de photos/illustrations pour produire un choc visuel s’atteint plus rapidement. Quand on créé un grand format (au-delà du A3), le temps semble s’arrêter, la concentration est maximale et la composition plus complexe du fait de l’enchevêtrement de nombreux éléments.
Immergée totalement dans l’œuvre en création, je me laisse porter par l’intuition, confiante de savoir quand le collage sera fini. Une excitation doublée d’un sentiment d’accomplissement s’empare de moi à mesure que la composition prend forme et qu’il ne me reste « plus qu’à » coller, le dernier effort.
Ce que je décris ici peut s’apparenter au concept de « flow » appliqué au domaine de l’art et théorisé par le psychologue Mihály Csíkszentmihályi en 1975. Avant mon arrivée à San Francisco, je n’avais pas entendu parler de ce phénomène, pourtant bien connu de la spiritualité notamment du taoïsme et du boudhisme. Forte de cette découverte, je m’attache à retrouver ce « flow », à « être dans la zone » par le collage, aussi régulièrement que possible. Quel bonheur de trouver un mot pour décrire une expérience vécue, quel plaisir de lui donner forme sans s’encombrer de longues périphrases.
Si le concept de « flow » vous intrigue, Wikipedia en propose une explication très bien faite : https://fr.wikipedia.org/wiki/Flow_(psychologie)